Le Don de Dieu

   
De tous les dons que Dieu
Fit à l’homme sur la Terre,
Il en est un précieux
Qui vaut qu’on le révère.
Des nobles sentiments
Que nous eûmes en partage
Lui seul, assurément,
Domine l’héritage.

Illuminant la vie
Ensoleillant les cours
Il instille de l’esprit 
Aux chants des troubadours.
D’un être malheureux
Accablé de tristesse,
Il fait un bienheureux,
Débordant d’allégresse.

Il façonne les cœurs,
Eloigne les tracas,
Nous libère de la peur
A l’heure du trépas.

Après le côté face,
Je pourrais, c’est facile,
Et que grand bien nous fasse,
Montrer le côté pile.
Parler du temps d’antan,
Des séjours de l’Attique,
D’où  fuirent les Amants
Des guerres homériques.

Citer les Dieux hellènes
S’amusant à jouer
Aux dés, de l’homme impie,
La rude destinée.
Je pourrais aussi bien
Observant le passé,
Poser mes yeux  moins loin,
Sur ces dernières années.

Parler de ces enfants
Qui perdirent à jamais
Après tant de tourments
L’usage du verbe Aimer.
De ces pays nantis
Qui n'aiment pas leurs frères,
Des peuples asservis
Si chargés de misère,.

Que même la Joconde
Au sourire figé
En contemplant ce monde
Aujourd’hui pleurerait.

Si tant est, il est vrai
Que nous aimons les autres,
Que le fils crucifié
Fit de nous ses apôtres,
Comment est-il possible
Qu’après deux millénaires
Nous n’ayons d’autre cible
Que de nous faire la guerre ?

Comment à notre époque
De grands et beaux discours
De mots qui s’entrechoquent
En de fins calembours,
N’avons nous pas appris
Sans faire de détour
Et surtout pas compris
Malgré tous nos recours,

Que le don généreux
Que Dieu nous a confié
C’est le plus merveilleux
Plus fort que l'hyménée.

Ami, je le dis sans détour
Ce Don, mais c'est l'Amour.