jeudi 4 juin 2015

1914


Il habitait un p'tit village
Au milieu de verts pâturages
Et avait une grande ambition
Il voulait bâtir  sa maison
Dans un petit coin de campagne,
Afin d'y loger sa compagne
Et  ses deux petits  garçons
Qu'il chérissait avec passion.

Il menait une vie tranquille
Et prenait soin de sa famille.
Un samedi matin d'été
Le destin lui a ri au nez
Quand son ami  garde-champêtre
Placarda une affichette
Au beau milieu du panneau
D'affichage de son hameau.

On y voyait bien encadré
Que la guerre était déclarée
Et que partout dans le pays
Les jeunes français étaient conscrits.
C'était la mobilisation
Fallait défendre la nation.
On lisait en clair sur la planche
Qu'il devrait partir le Dimanche.

Ah ! Lorsque le destin s'en  mêle !
Il a dû délaisser sa belle
Sa maison et tous ses projets,
La douceur de son  foyer,
Abandonner son magasin
Et son commerce de grain.
Et ses deux petits garçons
Qu'il chérissait avec passion

On nous raconte qu'il est parti
Une fleur au bout du fusil
Avec aux lèvres une chanson
Et dans la tête l'âme d'un troufion.
Il n'était plus question de fête
Ni de p'tit bal ni de guinguette
Il allait, fier et fanfaron,
Bouter hors de France les teutons.

Pendant ce temps dans son village
On guettait les informations
Interrogeant le voisinage
Vérifiant les allégations.
La guerre s'embourbait sur le front
On échangeait les coups de canon
Les poilus vivaient dans les tranchées
Risquant de se faire enterrer.

Ce n'était pas une sinécure
Ils survivaient dans la froidure.
Dans son village on patientait
Et toute sa famille  l'attendait.
Puis un beau jour il est rentré
Mais la guerre l'avait estropié.
Blessé aux jambes dans une tranchée
Sur place on l'avait amputé.

Il  avait perdu son sourire
Mais se battait pour s'en sortir,
Montrer que bien qu'handicapé
Il pouvait encore s'occuper,
Malgré l'entrave de ses béquilles,
De sa femme et de sa famille
Et de ses deux petits garçons
Qu'il chérissait avec passion.

Il  repensait au  temps d'avant
Lorsqu'il voulait tout simplement
Profiter un peu de sa vie,
Auprès de son épouse chérie.
Mais en quatorze, le 1er Août
Son destin avait basculé
Il avait pris une autre route
Et cette guerre l'avait broyé.

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