samedi 28 février 2015

A mon papa



On a beau dire, on a beau faire
Quand disparaît un être cher,
Qu'il passe dans la pièce à coté,
Et même si on s'y attendait,
Alors seulement on prend conscience
Du vide laissé par son absence,
Qu'il faudra lors se contenter
De faire resurgir du passé
Souvenirs et réminiscences
Accumulés depuis l'enfance.
Images figées de l'être aimé
Qu'on ne reverra plus jamais.

Papa, lorsque j'étais enfant
Tu n'étais pas souvent présent.
Tu partais tôt et rentrais tard.
Tu travaillais souvent le soir.
Tes dimanches et les jours fériés
Tu les passais à l'atelier.
Il te restait bien peu de temps
A consacrer à tes enfants.
Je sais, ce n'était pas ta faute.
Nous avons marché côte à côte
Sans vraiment bien nous regarder.
Mais à dix ans je l'ignorais.

Dans ma mémoire je garde enfouis
Le souvenir  d'instants précis,
De rares moments privilégiés,
De ceux que l'on range à regret
Au fond de nos tiroirs secrets
Quand on ne peut les partager.   
Si ton travail le permettait
Tu nous emmenais tous en forêt
Ramasser pignes et copeaux
Que tu ramenais sur le traîneau
Le chien attelé au fardeau
Et moi trônant sur les ballots.

Je me souviens de la menuiserie
Où tu m'emmenais quelques fois.
C'est avec toi que j'ai appris
A façonner les bouts de  bois.
C'est aux étangs, près de Cazaux,
Que tu m’initias à la pêche,
A faire naviguer le canot,
Monter les lignes, piquer les esches
Et attendre que le poisson
Veuille bien mordre à l'hameçon.

Puis j'ai grandi, j' me suis marié.
J't'ai donné tes galons d' papy.
Le temps aidant, j'ai bien compris
C'que tu avais dû supporter.
Tes p'tits enfants ont eu la chance
De profiter de ta présence
De pouvoir vivre à tes cotés
Lorsque tu étais retraité.
Maladroitement je le confesse
J'ai essayé de compenser
Les erreurs que ma jeunesse
N'avaient pas pu nous éviter.

Aujourd'hui tu n'es plus là,
Et j' me rends compte avec tristesse,
Que, malgré toute la tendresse,
Que j'éprouvais à ton endroit,
Je n'ai pas pu te redonner
Tout l'amour que tu méritais
Avant que tu n'aies épuisé
Le temps que Dieu t'avait donné.

Maintenant que tu es loin d'ici
En pensant à tout ça  je me dis :
“ Que j'aimerais t'avoir près de moi,
Papa ! ”

Écrit lors du décès de mon père
(Les 3 derniers vers sont inspirés de la chanson “ Mon vieux ” de Daniel Guichard


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