La machine à explorer le temps

Je ne suis pas un scientifique.
Je n' suis pas doué pour ces sujets.
J’aurais plutôt l’esprit pratique
Et les goûts d’un aventurier.
Mais je me dis que si j’avais
Eu de l’attrait pour la physique
J’aurais peut-être pu inventer
Une machine fantastique.

Un machin truc pas ordinaire,
Un bel engin dont les savants
Rêvent en secret depuis longtemps.
Car avec lui j’aurais pu faire
Reculer les bornes du temps,
Des voyages extraordinaires,
Parcourir des années lumières
En ignorant le poids des ans.

Moi, dans ce rêve, j’étais heureux.
Je vivais l’éternelle jeunesse.
J’explorais des mondes merveilleux,
Me laissant porter par l’ivresse
D’entrer dans des lieux interdits
Comme  l’Enfer ou le Paradis.
J’érigeais la muraille de Chine
Et gravais les lignes andines.

J’aurais pu voir naître le Monde,
Assister à la Création,
Parler à l’aimable Joconde,
Rencontrer les grands Pharaons.
J’aurais pu croiser Mélusine
Jouer aux dés avec ses Preux
Ou souper avec Lamartine
Grâce à cet engin prestigieux.

Pour abolir les lois du temps
Il me fallait, la belle affaire,
Inventer l’extraordinaire
Machine à explorer le temps.
Mais ce ne fut jamais qu’un rêve
Eloigné des réalités
De ceux qui reviennent sans trêve
Mais qu’on ne peut réaliser.