samedi 21 mars 2015

Paysages Ordinaires


Parmi toutes les sublimes richesses de la Terre
Certaines, à première vue, paraissent ordinaires.
Qui donc du ver de terre a écrit le roman
Ou entendu parler du grand engoulevent
Qui, dans sa robe brune, gobe ses proies en volant.

On ne fait pas grand cas de la mousse des bois
Ni des frêles violettes, ni des grappes du lilas.
A-t-on jamais chanté les tapis de jonquilles, 
Et toutes ces  fleurettes aux senteurs subtiles
Qui parfument l’azur aux abords de nos villes.

Et le frêle coquelicot balafrant la campagne
En vastes colonies que le vent accompagne
Dans le balancement des corolles sanguines.
Avons-nous oublié la discrète églantine,
L’éclat des boutons d’or et l'humble vipérine ?

N’est-elle pas émouvante la gracieuse élégance
Du chevreuil alarmé guettant avec méfiance
Le pas du promeneur sur la sente voisine ?
Et le vif écureuil à l'humeur mutine
Qui joue à cache-cache dans sa robe rouquine ?

A-t-on vraiment besoin de monter aux alpages
Pour jouir des trésors de la faune sauvage.
Nos campagnes et nos bois abritent des joyaux
Tels que la tourterelle, la caille et le perdreau
Le lapin de garenne, le lièvre et le lérot.

Et peut-on oublier qu’il y a tout près de nous
Des bêtes attentionnées qu’on prend sur nos genoux.
Compagnons domestiques dont la fidélité
Nous changent sans tarder en  maître apprivoisé,
Heureux de profiter d’une si belle amitié.

J’aime autant observer la vie du voisinage.
De celle qui s’active autour de nos parages
Et qu’on traite souvent avec indifférence.
Une vie ordinaire de si peu d’importance
Qui nous fait sans retour le don de sa présence.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Peut-être que ce texte vous a inspiré un commentaire. Quel qu'il soit n'hésitez pas à en faire part à l'auteur. et surtout n'oublier pas de signer (initiales ou alias feront l'affaire). Merci d'avance.