mardi 10 mars 2015

Le bon sens des mots


Il y a des mots, des expressions
Très courants dans notre langage
Qui font partie de nos bagages
Et qu'on utilise sans passion,
Sans craindre de faire des ravages
Et sans mauvaises intentions.
Ces termes que nous employons
Semblent attirer bien des orages.

Qu'est-ce qui peut bien pousser des hommes
A s'aliéner la société
En se jugeant stigmatisés
Parce que certains, d'humeur bonhomme,
Ont crû très fin de plaisanter
En suscitant le quiproquo
Par  l'usage de jeux de mots
Qu’on peut taxer d'ambiguïté.

Pour éviter que l'on médise
Il nous faut faire très attention
Car l'emploi de vieilles expressions
Peut nous réserver des surprises.
Dire d’un blanc qu’il n’est pas tout blanc
Ne serait que de l'humour noir.
Mais dire qu'un noir n’est pas tout blanc ?
Peut nous envoyer au prétoire.

Ces exemples sont divertissants,
Et même assez inconséquents.
Mais il y en a de plus troublant   
Tel qu’ "une blanche vaut deux noires ".
Cela pourrait-il nous faire croire
A des propos stigmatisant ?
Peut-être que la pensée unique
Ne connaît rien à la musique ?

Les italiens, les espagnols,
Les russes et même les polonais
Qui vinrent au siècle dernier
Planter leurs choux sur notre sol
Ne nous ont jamais fait procès
Des plaisanteries familières
Qui moquaient  leur identité
Et quelques unes de leurs manières.

Ils raillaient aussi nos travers
Sans que nous en soyons  fâchés.
S’ils nous chambraient en bonne guerre
C’était surtout pour plaisanter.
Nous partagions l’même patrimoine
La même culture millénaire
Sous la férule vaticane
Et l’autorité de St Pierre.

On doit toujours  être sur ses gardes,
Analyser le sens des mots,
Faire la chasse aux imbroglios
Pour éviter les algarades.
C’est comme la «Tour de Babel»
Quand les hommes se sont brouillés
Parce que dans leur grande vanité
Ils détrônaient le roi du ciel.

N’y aurait-il pas un trait d’orgueil
Dans  tant de réactions primaires
Qui épluchent  et qui surveillent
L’usage de notre vocabulaire.
Certains mots sont si lourds du sens
Que l’Histoire leur a conféré,
Que d’aucuns disent en substance
Qu’il n’ faudrait plus les employer.

Alors faut-il nous résigner
A supprimer de nos glossaires
Les termes qui pourraient choquer
Des oreilles quelque peu sectaires ?
Nous faudra-t-il pour satisfaire
Certaines de nos minorités
Amputer notre dictionnaire
Pour pouvoir enfin vivre en paix ?

1 commentaire:

  1. Les humoristes jouent à merveille avec cette ambiguiïé, tel Raymond Devos

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