Plaidoyer pour la Terre

Ô toi Terre ineffable, Ô mère de fertilité,
Tu façonnes en ton sein des trésors de beauté.
Je songe à l’Amérique, pays de liberté,
Et à l’Amazonie des Indiens oubliés, 
A ces terres d’Afrique où vivent les sorciers,
Ainsi qu’au Sahara des cavaliers bleutés.

Des plaines sibériennes aux forêts du Gabon,
Des îles Aléoutiennes à celles du Japon,
Tes montagnes orgueilleuses se disputent les cieux.
Tes chutes d’eaux sauvages dévalent tes falaises
Devenant  dans les plaines des fleuves majestueux
Comme le fleuve jaune, le Gange ou le Zambèze.

Tes grèves de sable blondes, de houles assoiffées,
Des vagues déferlantes subissent le tourment.
Tes jungles tropicales dissimulent l’orchidée,
Dont la frêle beauté  est un enchantement.
Tes forêts de géants aux racines profondes
Abritent l’ours noir à l’humeur vagabonde.

Tes rivières d’eaux claires, tes fleuves coléreux,
Tes glaciers millénaires et tes torrents fougueux,
Tes monts déchiquetés griffant l’azur des Cieux,
Ces merveilles millénaires nous ravissent les yeux.
Et tous ces conifères sur les flancs montagneux
Enchantent les clairières de contre-chants noueux.

Tu es, Terre de l’Homme, son bien le  plus précieux
Qu’il dilapide en somme en se prenant pour Dieu.
Et  nous, enfants de l’Homme, ouvrira-t-on les yeux ?
Saura-t-on préserver l’héritage merveilleux
Qui a été confié à notre vigilance
Et que nous épuisons avec tant d'insouciance ?

Peut-être finirons-nous par détruire ce monde
En pillant sans vergogne ses richesses fécondes,
Sans que l’on s’interroge ni que l’on se morfonde
Et qu’en vaines excuses enfin on se confonde.
Si toutes ces splendeurs excitent les passions
Nulle personne ne souhaite leur disparition.

Et si pour protéger des enfants l'héritage
Il fallait simplement stopper les gaspillages.
Alors nous ne serions peut-être pas obligés
De préparer la prochaine Arche de Noé ?