vendredi 13 mars 2015

Le rêveur d'espoir


J'écoute la radio, une info m'interpelle.
C'est l'histoire de Mado
Tuée rue de la Tournelle.
On recherche Alfredo
Le coquin de la belle.
Pour les poulets locaux
C'est un crime passionnel.
Le ronron d'la radio doucement m'ensommeille.
Je rêve que Mado
Est toujours  la plus belle.
Elle et son gigolo
S'embrassent sous la tonnelle.
Ils vivent sur un tango
Un amour passionnel.

J'écoute la radio, une info m'interpelle.
Une mère pleure ses enfants
Brûlés dans leur sommeil.
Leur maison incendiée,
Leur père à l'hôpital.
Elle s'était absentée
Pour un motif banal.
Le ronron d'la radio doucement m'ensommeille.
Je rêve que les loupiots
Sont vivants à Marseille.
Ils montent des Légos,
J'entends leurs gais babils.
Leur père est au boulot,
Leur mère tire l'aiguille.

J'écoute la radio,  une info m'interpelle.
Elle parle d'un ado,
Forte tête et rebelle.
On l'a pris sur le fait
Agressant une  vieille.
Il deale dans sa cité
Pour se faire de l'oseille.
Le ronron d'la radio doucement m'ensommeille.
Je rêve que cet ado
Un beau jour se réveille
Bon élève au lycée,
Des projets plein la tête.
Il travaille dur l'été
Pour gagner des pépètes.

J'écoute la radio, d'autres infos m'interpellent.
Elles disent que des marmots
Servent d'otages aux querelles
Qui poussent leurs parents,
Etranglés de misère,
Malgré leur dénuement,
A se faire la guerre.
Le ronron d'la radio lentement m'ensommeille.
Je rêve que les marmots
Au matin s'émerveillent.
Ils ont de quoi manger.
C'est aujourd'hui Dimanche.
Et dans leur pauvreté,
C'est presque l'abondance

Terminées les infos, plus rien ne m'interpelle.
J'ai coupé la radio,
Il n'y a plus de nouvelles.
Je branche le phono
La musique est si belle !
J'écoute le piano
J'entends le violoncelle.
Les notes d'un adagio lentement m'ensommeillent.
Puis celles d'un boléro
Caressent mes oreilles.
Des songes m'envahissent,
Emprisonnant mes sens.
Je ne résiste plus.
Je plonge dans le silence.

Je rêve que dans sa ronde notre terre est prospère.
Son soleil débonnaire
Illumine le monde.
Ni tempête, ni éclairs
Point d'orage qui gronde.
Il n'y a plus de misère
L'eau et le pain abondent.
Le disque est terminé, lentement je m'éveille.
Tous mes rêves sucrés
S'enfuient à mon réveil.
La dure réalité
M'arrache à mon sommeil.
Rien n'a vraiment changé
Tout est toujours pareil.

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